« L'affaire PPDA » ne se résume plus seulement, comme souvent dans les dossiers de violences sexuelles présumées, à la parole d'une accusatrice contre celle d'un mis en cause. Depuis l'ouverture d' une enquête préliminaire par le parquet de Nanterre pour « viols », à la suite d'une plainte déposée le 15 février par l'écrivaine Florence Porcel contre Patrick Poivre d'Arvor, les policiers de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) mènent des investigations tambour battant : une quinzaine de femmes ont été convoquées pour être auditionnées ou se sont spontanément manifestées.
Comme la plaignante, certaines décrivent des comportements déplacés de l'ancienne vedette du « 20 Heures » de TF1 à leur encontre ces trente dernières années, souvent dans un cadre professionnel et sur fond d'abus de pouvoir. Elles évoquent du harcèlement ou des agressions sexuelles. Deux d'entre elles décrivent même des faits pouvant s'apparenter à des viols. « Ces derniers temps, deux femmes viennent témoigner par jour en moyenne », confie un proche des investigations.
Entendue, Florence Porcel a réitéré ses accusations
La justice doit désormais démêler ce qui relève du témoignage documentant l'enquête de ce qui pourrait constituer des infractions pénales et évaluer, le cas échéant, si les faits présumés seraient alors prescrits ou non. En parallèle, après la révélation de l'affaire par le Parisien - Aujourd'hui en France, la parole s'est aussi libérée sur les réseaux sociaux et dans les médias, où les témoignages se multiplient. Anonymes ou parfois, à nom découvert.
Ainsi, Hélène Devynck, journaliste de 54 ans, a raconté au Monde avoir « cédé » sous la pression aux avances de l'ancienne star de l'information alors qu'elle faisait ses premiers pas à TF1 dans les années 1990. « Un petit coup vite fait mal fait, vraiment du troussage de domestique et j'étais la bonne », a-t-elle raconté, précisant : « Je n'avais pas le choix, sinon je ne travaillais plus ». Elle a également été auditionnée par les enquêteurs.
Pour l'heure, le dossier judiciaire compte toujours une seule plainte : celle de Florence Porcel, qui, selon nos informations, a été discrètement entendue par les enquêteurs au début du mois. L'écrivaine, défendue par Mes Emmanuel Moyne et Joséphine Doncieux, a réitéré ses accusations contre PPDA, à savoir que ce dernier lui aurait imposé un rapport sexuel non consenti en 2004 dans ses bureaux à TF1 alors que, étudiante, elle lui avait écrit une lettre pour lui demander des conseils d'écriture. Puis une fellation en 2009, avec force, dans les bureaux de sa boîte de production à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
PODCAST. Comment Le Parisien a enquêté sur l'affaire PPDA
De son côté, Patrick Poivre d'Arvor, défendu par d'anciennes gloires du JT de TF1 sur les plateaux de radio, a vigoureusement contesté l'ensemble des accusations portées à son encontre, assumant seulement un comportement de « séducteur ». « Ce comportement, où il y avait parfois des petits bisous dans le cou, des petits compliments, du charme ou de la séduction, n'est plus accepté par les jeunes générations », a rejeté le journaliste dans l'émission Quotidien, sur TMC, le 3 mars, reconnaissant avoir « peut-être dragué », mais n'avoir jamais fait de « drague lourde ». L'ex-présentateur, qui reste présumé innocent, a par ailleurs dénoncé « des inventions totales » et annoncé qu'il allait porter plainte pour « dénonciation calomnieuse » et « diffamation » à l'encontre de Florence Porcel et plusieurs médias, dont Le Parisien.
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