Actuellement troisième des tendances Netflix en Belgique, « Madame Claude » cartonne sur la plateforme qui fait « toudoum ». À mi-chemin entre drame et thriller policier, cette création française est incarnée par Karole Rocher, qui se glisse dans la peau de Fernande Grudet, dite Madame Claude. Son histoire est adaptée à l’écran par Sylvie Verheyde, qui n’est pas la première à s’inspirer de la reine des proxénètes parisiennes pour un long-métrage. Just Jaeckin, le réalisateur d’ « Emmanuelle » l’avait déjà fait en 1977, avec Françoise Fabian dans le rôle-titre, sous forme de thriller érotique… Tout le contraire du film à voir sur Netflix depuis le 2 avril, qui entend montrer la vraie Madame Claude et ne plus cacher le sordide de son commerce du sexe sous un voile pudique.
La violence de cette « femme gangster » est montrée sans rien édulcorer. Quand le fantasme de richards anonymes est de dérouiller une fille au point de la défigurer et de la laisser pour morte, le seul souci est de connaître les frais de dédommagement qu’ils sont prêts à payer. Le film revient aussi sur l’affaire Markovic, ce garde du corps d’Alain Delon qui fut exécuté en 1968.
L’histoire de Fernande Grudet nous ramène dans la France des années 60 et 70, les décennies de la libération sexuelle et de la parenthèse enchantée, où la prostitution s’affichait comme une institution, dans son genre. De nos jours, derrière la gouaille d’un Dodo la Saumure, on sait que la réalité de la prostitution est terriblement glauque, que les femmes qui tapinent n’ont souvent pas d’autres alternatives, quand elles ne sont pas victimes d’un système mafieux. Mais à l’époque de sa gloire, Madame Claude apportait presque ses lettres de noblesse au plus vieux métier du monde. Elle n’aimait d’ailleurs pas qu’on la qualifie de proxénète. Elle préférait parler d’« échange de bons services ». Hommes politiques, célébrités (dont Marlon Brando), bandits… Ils ont tous un jour fréquenté les filles de Madame Claude.
Cette personnalité haute en couleur est mise en lumière dans le drame de Sylvie Verheyde, qui raconte également sa collaboration avec Sidonie (Garance Marillier), son total opposé, mais qui deviendra vite son alter ego et bras droit. On apprend aussi que l’arrivée au pouvoir de Giscard d’Estaing en 1974 a considérablement mis en péril ses activités…
Roschdy Zem (dans la peau du malfrat Jo Attia) et Pierre Deladonchamps complètent le casting de ce film tourné courant de l’année 2019. On n’oublie pas non plus ces actrices qui jouent les prostituées de Fernande Grudet. L’une d’elles a particulièrement retenu notre attention à la 23ème minute du long-métrage, puisqu’elle y tient… un vieux Ciné-Revue ! Un sympathique clin d’oeil qu’on apprécie particulièrement.
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Divertissement
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