Érigé il y a quinze ans dans le quartier Compans, le Palais des sports était une audace architecturale, dont le toit végétalisé intrigue encore aujourd’hui. Reportage au sommet.
Imaginez un panorama à 360 degrés, avec vue plongeante sur le Centre de congrès Pierre-Baudis, la galerie marchande de Compans-Caffarelli et le Conseil départemental, un tapis de végétation sous les pieds. Non, il ne s’agit pas du dernier rooftop à la mode à Toulouse, mais du toit végétalisé du Palais des Sports André-Brouat. Ce dernier a été érigé en 2006, en lieu et place de l’ancien bâtiment, endommagé par l’explosion d’AZF, il y a 20 ans.
L’une des particularités de cette salle omnisports, c’est sa couverture végétalisée, l’une des premières de France. Elle a été pensée comme un « jardin d’agrément » pour les yeux, en l’occurrence ceux des riverains, qui plongent, depuis leurs balcons, sur le dessus de cette ellipse de verre imaginée par l’architecte breton Jean Guervilly (lire en page suivante).
Pour y poser les pieds, c’est plus compliqué : il faut d’abord pénétrer dans l’enceinte du Palais, prendre un escalier qui mène sous la charpente, puis emprunter une échelle verticale qui débouche sur une trappe. Une fois parvenu sur le dôme, on s’y déplace obligatoirement à l’aide d’un harnais de sécurité, attaché à un câble fixé au sol.
L’occasion d’observer de près ce tapis, devenu plus brun que vert au fil des années, et que l’on devine à peine vu d’en bas. À l’exception de quelques trous, qui laissent affleurer les dalles du dessous, il est encore homogène, quinze ans après sa livraison, et sans nécessiter d’entretien.
Au-delà d’un simple parti pris architectural, la couverture végétale a également été choisie pour assurer au bâtiment une bonne isolation thermique et phonique.
Contrairement à ce que nombre de Toulousains pensent, il ne s’agit pas d’un gazon, façon Accor Arena, mais d’entrelacs de sedums, des plantes grasses très résistantes au froid, à la chaleur et à la sécheresse, et dotées d’une croissance lente. Il y a quinze ans, certains se sont étonnés de ce choix. D’autres lui ont reproché, les années passant, ses variations de couleurs. Mais la salle omnisports, qui abrite les clubs des Fenix et des Spacers, a fini par faire figure de pionnière, à l’aune d’un réchauffement climatique qui incite à végétaliser la ville.
D’autant plus que ce toit retient la moitié des eaux de pluie, et qu’il est donc quasiment autonome. « L’entretien préconisé, c’est une fois par an. Les plantes ne meurent pas », assure Pascal Adam, responsable de la subdivision nord à la mairie de Toulouse. Un prestataire extérieur intervient « au besoin », pour couper des mauvaises herbes, dont les graines sont disséminées par le vent ou les oiseaux. L’équipe technique du Palais des sports y grimpe quant à elle de temps à autre pour vérifier le système de désenfumage. Quant à l’arrosage automatique, il n’est activé « que lorsque la végétation souffre », poursuit Pascal Adam. Et ce n’est pas systématique chaque année. Vous reprendrez bien un peu de sedum ?
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Des sports
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