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Au Festival d'Avignon, une édition 2021 marquée par les questions de parité et de diversité - Le Monde

Lors d’une représentation de la pièce « Misericordia », écrite et mise en scene par Emma Dante, lors du 75e Festival d’Avignon (Vaucluse).

L’émotion était palpable, dimanche 25 juillet au soir, à l’heure où le Festival d’Avignon a tiré le rideau. L’édition 2021 de la manifestation créée par Jean Vilar en 1947 restera à jamais comme celle d’une renaissance joyeuse et fragile, après une année placée sous le sceau du Covid-19, qui a entraîné l’annulation du festival en 2020 et la fermeture des théâtres pendant de longs mois.

Cette 75édition d’Avignon ne pouvait être qu’exceptionnelle. Elle le fut, d’abord par l’enthousiasme du public, euphorique de retrouver le rapport vivant à l’art et le partage d’expériences inhérents à ce festival. Exceptionnelle aussi par sa programmation de haut vol qui, passées les premières déceptions du tout début du festival, a offert nombre de propositions fortes, dans des registres très variés. Exceptionnelle, enfin, par le pas de géant qu’elle fait franchir aux questions de parité et de diversité dans le spectacle vivant.

Représentation de la pièce « Pupo di Zuchero - La festa dei Morti » (« La statuette de sucre - La fête des morts »), écrite et mise en scène par Emma Dante, lors du 75e Festival d’Avignon (Vaucluse).

On n’avait jamais vu autant d’artistes femmes dans une manifestation de cette importance, et ce sont elles qui ont offert plusieurs des grands moments du Festival. Si Avignon décernait des palmes, comme à Cannes, nul doute que la récompense suprême aurait été disputée entre la Sicilienne Emma Dante et la Française Phia Ménard. Et on n’avait jamais vu des distributions reflétant – enfin ! – la richesse et la variété de la population française. Une diversité qui s’est incarnée de manière éclatante dès le premier soir du festival, avec un formidable acteur : Adama Diop, dans toute l’étendue de son talent, jouant Lopakhine dans La Cerisaie de Tchekhov. Montrant ainsi, s’il en était encore besoin, que la couleur de peau n’était pas, n’était plus un sujet, s’agissant de jouer n’importe quel rôle du répertoire.

Malgré un contexte sanitaire encore fragile, et la décision prise sans sommation par l’Etat d’instaurer un passe sanitaire à partir du 21 juillet, ce festival a donné l’impression d’être – presque – en configuration normale. Dans sa version « in », du moins : pour le « off », qui se poursuit jusqu’au 30 juillet, les conséquences seront beaucoup plus lourdes, nombre de salles ayant eu le plus grand mal à attirer le public.

Représentation de « La trilogie des contes immoraux », écrit et mis en scène par Phia Ménard, lors du 75e Festival d’Avignon (Vaucluse).

La fréquentation du In n’a été impactée qu’à la marge par la situation sanitaire. Avec un taux de remplissage de 84 %, elle ne se situe que légèrement en dessous de celle d’une année normale, où les chiffres s’établissent en général autour de 95 %. Seuls deux spectacles, sur les 47 inscrits au programme au départ, ont dû être annulés : Le Sacrifice, de la chorégraphe de Johannesburg Dada Masilo, dont l’équipe artistique, touchée par le Covid-19, n’a pu quitter l’Afrique du Sud ; et Ink, du chorégraphe grec Dimitris Papaioannou, pour les mêmes raisons. Une troisième création, Autophagies, d’Eva Doumbia, s’est vue rattrapée en cours de route par le virus, et a dû arrêter les représentations.

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