« Nan, mais je te jure, tu verras, à partir de l’épisode 12, c’est génial. » Combien de fois, vos amis et amies ont essayé de vous convaincre de continuer une série, alors que l’enthousiasme n’y était pas ? Car tous les shows ne commencent pas « with a bang » ou un crash d’avion, comme, respectivement, The Shield et Lost. Citons The Office ou Parks and Recreation, dont la première saison (de seulement six épisodes, ouf) ne donne pas le ton, comme si la série cherchait encore son identité. Certains sont même toujours bloqués aux premières heures de The Wire, pourtant «la meilleure série du monde».
Disponible depuis vendredi sur Netflix, Sermons de minuit est la nouvelle série de Mike Flanagan, créateur de The Haunting of Hill House, réalisateur de Doctor Sleep et nouveau maître de l'horreur. Elle est aussi ce que l’on appelle en anglais un « slow burner » et que l’on peut traduire par « combustion lente ». L’expression lui sied à merveille, au propre comme au figuré.
Une terreur loin des films « Conjuring »
Sermons de minuit raconte la sortie de prison de Riley, suite à un homicide involontaire, et son retour sur la petite île familiale de Crockett Island. Ce retour au bercail coïncide avec l’arrivée d’un nouveau prêtre, en charge de l’Eglise Saint-Patrick désertée par ses fidèles. D’étranges phénomènes surviennent alors, miraculeux ou sinistres. Une fille qui retrouve l’usage de ses jambes, des yeux brillants dans la nuit, des chats échoués sur la plage et, bien sûr, des sermons, des prières, comme autant de réflexions sur la foi, la mort… Comme l'écrit notre collègue Anne Demoulin, la mini-série de 7 épisodes est l’oeuvre la plus personnelle de Mike Flanagan. Il y délaisse fantômes et maisons hantées pour explorer le symbolisme macabre du catholicisme et avec lui une terreur religieuse.
Une terreur loin des films Conjuring ou du tout-venant horrifique. La série compte ainsi peu de jump scares ou d’effets gore, mais beaucoup de scènes de dialogues, sur plusieurs dizaines de minutes, parfois de simples champs-contrechamps. Elle prend le temps de vivre avec ses personnages, de déambuler dans les rues de l’île, et de perdre spectateurs et spectatrices ? C’est le risque, et ce n’est pas grave. Vous allez peut-être parfois décrocher, vous ennuyer, somnoler, mais aussi et surtout, au fil des minutes, des heures, des épisodes, être envoûté, porté, puis bousculé et enfin terrassé. A l’instar de son titre et telle une prière, Sermons de minuit épouse un rythme répétitif, lancinant, autoréalisateur. La mise en scène ne vise pas le spectaculaire mais l’humain, ce qui ne la rend pas moins virtuose.
Tout brûler sur son passage
Qu’il s’agisse de Massacre à la tronçonneuse, Rosemary’s Baby ou The Witch, ces films d’horreur sont considérés comme des classiques du genre et parmi les plus terrifiants. Or, il ne s’y passe presque rien, au regard des codes actuels du genre, et par exemple des productions Blumhouse. Tout n’est qu’une lente mise en place, de personnages, d’ambiance, de tension, avant le coup de massue : une tronçonneuse, un couffin ou une image finale. Ce que retiennent les spectateurs et spectatrices. Il en va de même avec Sermons de minuit. La combustion a beau être lente, elle finit par tout brûler sur son passage. Littéralement. Reste une barque sur l’eau. Un coup de massue.
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