Un désastre. Selon les commentateurs spécialistes de la monarchie britannique, cette interview est le pire scénario envisageable pour la famille royale. De la BBC au Sun, après l'entretien accordé à Oprah Winfrey par Harry et son épouse Meghan, diffusé dimanche 7 mars sur la chaîne américaine CBS, on juge que la Couronne fait face à sa plus grosse crise depuis des décennies. Peut-être depuis 1936 avec l'abdication d'Edouard VIII, l'oncle d'Elizabeth II.
Alors que le mariage de William et de Kate en 2011 avait doucement relancé une machine à rêves quelque peu rouillée, les révélations de Harry et de Meghan viennent saper tout le travail d'image construit depuis, plus ou moins bien, par la famille royale, la « firme », comme la qualifie Harry en incluant le personnel de Buckingham Palace et tout le « business » qui l'entoure.
VIDÉO. Interview avec Oprah Winfrey : Le prince Harry et Meghan Markle chargent la famille royale
Les confessions du couple faites à la télévision américaine sont dévastatrices. Meghan affirme n'avoir reçu aucun soutien alors qu'elle avait des pensées suicidaires. Et il y a les accusations de racisme visant un membre de la famille royale, qui n'est pas nommé, qui se serait inquiété de la couleur de peau d'Archie, le bébé du couple, avant sa naissance. Tout cela va bien plus loin que ce à quoi s'attendait le Palais : les querelles entre Meghan et sa belle-sœur Kate, qui remontent à 2018 et qui ne se sont jamais apaisées depuis, ou encore les craintes de Harry de voir l'histoire se répéter, évoquant le sort de sa mère, Lady Diana, poursuivie par les paparazzis et décédée à Paris en 1997.
Ne pas se justifier
Le racisme des médias britanniques explique « en grande partie » le départ du couple vers les Etats-Unis, a assuré Harry, dans un nouvel extrait de l'interview, diffusé ce lundi. Quant aux interrogations concernant les propos sur la couleur de peau de leur bébé, le couple a tenu à faire savoir qu'elles n'émanaient pas de la reine Elizabeth II, ni de son mari le prince Philip, comme l'a rapporté lundi Oprah Winfrey.
Malgré l'onde de choc provoquée par ces révélations une réponse, en tout cas directe, de la part de Buckingham serait surprenante. La Reine a comme règle d'or : « ne jamais se plaindre, ne jamais se justifier. » Commenter, rectifier ou ne serait-ce que s'excuser serait commettre un faux pas. Les républicains sont minoritaires au Royaume-Uni, ils étaient 21 % en 2018, selon l'institut de Sondage You.gov, et il est peu probable que la monarchie soit menacée dans son existence. Mais cette épreuve la poussera – peut-être – à faire évoluer le système.
La règle d'airain du devoir avant soi
Patrick Jephson, l'ancien secrétaire privé de la princesse de Galles, souligne d'ailleurs la nécessité d'une réforme, en évoquant la comparaison entre la mère de Harry et Meghan. « Malgré toute sa frustration et son malheur de se retrouver piégée dans un mariage condamné, Diana n'a jamais perdu son sens du devoir envers la Couronne et les causes qu'elle soutenait », explique-t-il dans une tribune dans le quotidien The Times. Or, Meghan, femme indépendante, de même que Harry ont une perception différente de l'obligation royale qui place ainsi « le devoir avant soi ». Pour lui, cette « loi d'airain » devrait être réexaminée par la famille royale, « ne serait-ce que pour que les générations futures ne soient pas, pour reprendre le mot de Harry, coincées dans un système qui altérerait leur humanité ».
Cette loi, faire passer le devoir avant soi, aura guidé toute la vie d'Elizabeth II. La Reine elle-même n'a pas été attaquée par Meghan, mais elle est le chef de cette famille royale qui a, selon elle, fait preuve d'insensibilité, voire de cruauté, à l'égard du couple… Le prince Charles est aussi décrit par Harry et Meghan comme un père sans cœur qui ne répond pas aux appels de son fils dans la tourmente.
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La famille royale est, certes, dans la tourmente, mais la Reine reste de marbre. Lundi, Elizabeth II a reçu le soutien appuyé du Premier ministre, Boris Johnson. « J'ai toujours eu la plus grande admiration pour la Reine et le rôle unificateur qu'elle joue dans notre pays et dans tout le Commonwealth. »
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